La SAZ (association allemande des auteurs de jeux de société) et les éditeurs qui lui sont rattachés travaillent actuellement à l’élaboration d’un document de référence pour leur contrat d’édition intitulé : 10-Point List for Minimum Standard in Contract between Game Publishers and Game Designers. Dans la version de travail de ce document, on trouve, en quatrième position, l’énoncé suivant :
4. Credit to the Author
The author’s name appears at least on the front cover of the packaging and in the game instructions. The crediting of the author in all promotional material, such as a catalog, website, advertisements, PR etc., is recommended.
Si je cite ce point spécifique, ce n’est pas parce que les autres sont moins intéressants (ils concernent l’étendue de la cession des droits, le montant des droits d’auteur, etc.) mais bien parce que ce point là me semble revêtir bien plus d’importance que certains acteurs du milieu ludique semblent disposer à le reconnaitre (c’est en tout cas ce que le phénomène décrit ci-après laisse penser).
Cette semaine, Bruno Cathala signalait via son compte twitter (@BDMontagnes) une recrudescence de boites de jeu (nouvellement édités ou ré-édités) ne mentionnant pas le nom de leur auteur sur leur couverture. J’ai malheureusement été moi-même victime d’un tel phénomène tout récemment dans le cadre d’une version étrangère de l’un de mes jeux. Le distibuteur a fait disparaître mon nom du devant de la boite, sans même m’en informer. J’en ai encore les dents qui grincent…. En aucun cas, je ne donne mon accord ou ne signe un contrat sans que l’éditeur ne s’engage à respecter ce point (dans le cas présent, j’ai découvert l’absence de mon nom trop tard…). Je suis pratiquement certain que mes confrères auteurs en font autant.
Cet « oubli » est anormal ! LE NOM DE L’AUTEUR DOIT IMPÉRATIVEMENT APPARAITRE SUR LE DEVANT DE LA BOITE. Ce n’est pas une question d’égo, c’est une question de reconnaissance du statut de l’auteur et d’affirmation de notre média comme un objet culturel.
La mention du nom de l’auteur ne peut en aucun cas desservir un jeu (ce serait même plutôt le contraire dans certains cas). Les éditeurs devraient être les premiers à garantir et à contrôler la présence du nom de l’auteur sur le devant de la boite quand ils cèdent les droits d’exploitation sur d’autres territoires que les leurs… Il en va du bien-être et de la pérénité de notre loisir bien aimé…
tout à fait d’accord :)
Très bon coup de gueule ^^
c’est juste illégal. Justement étant un produit culturel c’est obligatoire de mettre le nom de l’auteur et que l’auteur touche un % sur la vente (quelque soit le contrat).
pas besoin de créer de nouvelle loi…. juste les faire respecter.
Je rappel aussi que l’illustrateur du produit doit être toujours visible sur le packaging. d’ailleurs ça aussi ça disparait dans le livre… C’est maintenant qu’il faut se révolter…. avant la dérive fatale.
Monsieur L, juste une petite précision de taille, le jeu de société n’est pas du tout un produit culturel au regard de la loi… Il est affilié jouet… D’où le fait que cela soit si galère pour les auteurs d’être reconnus comme tel au regard de la loi.
Cela dit, je suis bien évidemment d’accord avec Antoine et toi sur le fond ;)
En tant que auteur amateur de jeu, j’avoue que cette manière d’abordé la problématique du jeu m’a d’abord surpris puis j’ai un peu réfléchit.
Les jeux vidéo par exemple, n’ont pas leurs auteurs inscrit sur les boites.
Les jeux, telle que le Monopoly n’a pas le nom de l’auteur sur la boite. Les auteurs ont leur nom inscrit au crédit du jeu (sur le dernier page de règles de jeu).
Un jeu n’est pas une « oeuvre » d’art et je pense, que en tant que un jour, peut être futur auteur pro, si l’argent coulent, je me ficherai totalement que mon nom soit inscrit sur la boite.
Pour les auteurs de textes, je comprend mieux la notion de « nom d’auteur » qui peuvent même faire vendre. Qui irai acheté un Marc Lévy chiant si il n’y a pas le nom de Marc Lévy dessus ?
A noter que quand le nom de l’auteur est un atout « Marketing » je pense que l’éditeur n’est pas idiot…
Le cas du jeu vidéo est différent puisqu’il s’agit d’une oeuvre collective (et l’industrie s’est bien battue pour obtenir ce statut…) et le nom du studio de développement devrait apparaître sur le facing des boites (je doute que ce soit le cas, néanmoins)… Sans mon nom sur les jeux que j’édite, j’ai du mal à convaincre mon banquier, mon contrôleur des impôts, l’AGESSA que j’exerce un métier… Une fois de plus, mon ego se fiche que mon nom soit sur la boite (ça fait plaisir à ma maman ceci dit donc ce n’est pas rien ^^)
Bien d’accord avec Antoine. On ne songerait pas à publier un livre sans mentionner le nom de l’auteur sur la couverture, pourquoi en serait-il autrement pour les jeux?
Tout à fait d’accord pour qu’il apparaisse sur la boite le nom de l’auteur. Après sur le dessus c’est restrictif je trouve. Il y a des boites ou le parti pris graphique fait qu’il n’y a même pas le nom du jeu dur le dessus . Mais par contre , j’irais bien jusqu’a mettre sur un coté plus que le nom : la photo et un petit texte , un peu comme la 4 ieme de couv d’un livre
Il peut éventuellement ne pas figurer sur le devant, oui, si s’est en accord avec l’auteur et avec une justification qui tient la route…
Pour ma part l’une des premières question que je pose lorsqu’on me parle d’un nouveau jeu est: Il est de qui? Pour moi oui ça revêt une grande importance (que l’auteur soit connu ou non) et je pense que ce travail doit être reconnu et affiché bien en évidence. Pour l’auteur, je pense que cette reconnaissance est aussi importante que les gains qui peuvent découler de la vente du jeu.
Je ne pense pas qu’on puisse obliger un éditeur.
Mais cela reste du domaine de la négociation tout simplement comme tout contrat. Cela doit &être stipulé dedans.
La démarche Allemande est tout de même bonne pour tendre à généraliser ce principe.
Oui, il ne s’agit pas d’obliger, simplement de refuser de signer un contrat dans la mention explicite… Un contrat, ça se négocie, effectivement pour que les deux partis s’y retrouvent :)
[…] Antoine Bauza remet une couche (justifiée) sur ces jeux où le nom de l’auteur n’appara…. […]
Récemment, un ami m’a montré le jeu Noé et j’ai su que c’était un bon jeu avant même d’avoir ouvert la boîte car il y avait le nom de Bruno Cathala dessus.
De prime abord, on pourrait croire que les joueurs ne font pas attention au nom de l’auteur, mais je pense qu’à force de voir le nom de l’auteur sur le DESSUS des boîtes de leur jeux favoris, les joueurs finissent par être capable de reconnaître ce nom sur d’autres jeux et donc de trouver des nouveaux jeux pouvant leur plaire.
Le nom de l’auteur serait donc à la fois un atout marketing et une information utile pour les joueurs afin de se faire une idée sur un jeu sous emballage dans un magasin.